Titre : | Eve | Type de document : | texte imprimé | Auteurs et autres personnes : | Guy Hocquenghem (1946-1988) , Auteur | Edition : | 1987 | Editeur : | Paris [France] : Albin Michel | Année : | 1987 | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-226-03006-1 | Langues : | Français (fre) Langues originales : Français (fre) | Catégories : | Littérature: Du XXe Littérature: Roman
| Résumé : | "Regarde ces deux-là, comme ils sont bizarres..."
Le couple eût attiré l'attention de gens moins frivoles. L'homme, grand, maigre, semblait avancer avec quelques difficultés. On lui aurait cru un peu moins de la cinquantaine, ses joues creusées, son nez aminci, ses membres amaigris lui donnaient, dans ce soleil couchant, l'allure un peu effrayante d'une allégorie mortuaire en vêtements d'été immaculés.
Il s'appuyait parfois sur l'épaule d'une très jeune fille, qui aurait joué auprès de lui l'allégorie de la vie, tant elle respirait l'énergie de la jeunesse. Sa longue chevelure dorée et auburn, sa robe légère de couleur claire, ses pieds nus formaient un printemps de chair à côté de cet hiver décati ; et, en dépit de l'ombre douce douce et parfumée qui descendait des vanillés dans la paix du soir, on pouvait reconnaître entre leur deux visages, l'un plein et lumineux, l'autre décavé, une ressemblance si étrange qu'elle laissait pantois. |
Eve [texte imprimé] / Guy Hocquenghem (1946-1988) , Auteur . - 1987 . - Paris (France) : Albin Michel, 1987. ISBN : 978-2-226-03006-1 Langues : Français ( fre) Langues originales : Français ( fre) Catégories : | Littérature: Du XXe Littérature: Roman
| Résumé : | "Regarde ces deux-là, comme ils sont bizarres..."
Le couple eût attiré l'attention de gens moins frivoles. L'homme, grand, maigre, semblait avancer avec quelques difficultés. On lui aurait cru un peu moins de la cinquantaine, ses joues creusées, son nez aminci, ses membres amaigris lui donnaient, dans ce soleil couchant, l'allure un peu effrayante d'une allégorie mortuaire en vêtements d'été immaculés.
Il s'appuyait parfois sur l'épaule d'une très jeune fille, qui aurait joué auprès de lui l'allégorie de la vie, tant elle respirait l'énergie de la jeunesse. Sa longue chevelure dorée et auburn, sa robe légère de couleur claire, ses pieds nus formaient un printemps de chair à côté de cet hiver décati ; et, en dépit de l'ombre douce douce et parfumée qui descendait des vanillés dans la paix du soir, on pouvait reconnaître entre leur deux visages, l'un plein et lumineux, l'autre décavé, une ressemblance si étrange qu'elle laissait pantois. |
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