Titre précédent / Christine DelphyTitre de série : | L'Ennemi principal, 2 | Titre : | Penser le genre | Type de document : | texte imprimé | Auteurs et autres personnes : | Christine Delphy (1941-), Auteur ; Liliane Kandel, Nom associé | Edition : | 2008 | Editeur : | Paris [France] : Syllepse | Année : | 1981-2008 | Collection : | Nouvelles questions féministes | Importance : | 388 pages | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-84950-199-3 | Note générale : | Après Économie politique du patriarcat (1998), il s'agit du second tome de L'Ennemi principal. L'auteure nous présente la suite de son analyse matérialiste de la société, une analyse en termes de rapports sociaux et donc politiques, fondamentale pour la compréhension de toutes les oppressions, fondamentale à tout projet d'émancipation :
« J'étudie l'oppression des femmes. Mais l'oppression des femmes est spécifique non pas parce que les femmes seraient spécifiques, mais parce que c'est un type d'oppression unique. Mais est-il unique qu'une oppression soit unique ? Non, c'est banal : toutes les oppressions sont uniques, comme les individus. La singularité est ce qu'il y a de mieux partagé au monde. Ceci ne signifie pas que cette singularité soit obtenue par des mécanismes totalement originaux. Or c'est le sophisme courant : puisqu'elle (cette personne, cette oppression, cette chose) est spécifique, elle ne doit ressembler à aucune autre. Au contraire, je considère l'oppression des femmes comme un cas particulier du phénomène général de la domination - pas plus particulier qu'un autre cependant. Le but d'une lutte politique, c'est de permettre aux personnes l'exercice de la singularité. En revanche, le but d'une analyse scientifique de l'oppression, comme de tous les phénomènes, ce n'est pas de célébrer - ou de se lamenter sur - la singularité de chaque individu, que cet individu soit fleur, personne, événement historique ou mécanisme social, mais (comme je l'ai écrit dans l'Avant-propos) de le découper en morceaux (qu'il s'agisse de feuilles, de jambes, de molécules, d'institutions, de procédures, etc.), comparables aux morceaux d'autres individus (fleurs, animaux, cellules, systèmes sociaux ; toutes ces entités ainsi que les entités qui les composent sont, à un point ou à un autre de l'analyse, des individus). Sinon, chaque phénomène reste enfermé dans sa spécificité phénoménale. Pourquoi pas ? dira-t-on. Cela suffit à beaucoup de démarches, c'est peut-être indispensable à certaines, mais c'est incompatible avec l'idée d'une connaissance scientifique du monde. » | Langues : | Français (fre) Langues originales : Français (fre) | Catégories : | Sciences humaines:Sociologie, anthropologie
| Mots-clés : | XXe genre féminisme | Note de contenu : | Préface. Critique de la raison naturelle
Le patriarcat : une oppression spécifique (1988), interview avec Louis Astre et Liliane Kandel
Libération des femmes ou droits corporatistes des mères ? (1991)
Un féminisme matérialiste est possible (1982)
Agriculture et travail domestique : la réponse de la bergère à Engels (1985)
L'état d'exception : la dérogation au droit commun comme fondement de la sphère privée (1995)
Le patriarcat, le féminisme et leurs intellectuelles (1981)
Penser le genre : problème et résistance (1991)
Égalité, équivalence et équité (1995)
Genre et classe en Europe (1996)
L'invention du French Feminism : une démarche essentielle (1996)
Les femmes et l'État (1984) |
Titre précédent / Christine DelphyL'Ennemi principal, 2. Penser le genre [texte imprimé] / Christine Delphy (1941-), Auteur ; Liliane Kandel, Nom associé . - 2008 . - Syllepse, 1981-2008 . - 388 pages. - ( Nouvelles questions féministes) . ISBN : 978-2-84950-199-3 Après Économie politique du patriarcat (1998), il s'agit du second tome de L'Ennemi principal. L'auteure nous présente la suite de son analyse matérialiste de la société, une analyse en termes de rapports sociaux et donc politiques, fondamentale pour la compréhension de toutes les oppressions, fondamentale à tout projet d'émancipation :
« J'étudie l'oppression des femmes. Mais l'oppression des femmes est spécifique non pas parce que les femmes seraient spécifiques, mais parce que c'est un type d'oppression unique. Mais est-il unique qu'une oppression soit unique ? Non, c'est banal : toutes les oppressions sont uniques, comme les individus. La singularité est ce qu'il y a de mieux partagé au monde. Ceci ne signifie pas que cette singularité soit obtenue par des mécanismes totalement originaux. Or c'est le sophisme courant : puisqu'elle (cette personne, cette oppression, cette chose) est spécifique, elle ne doit ressembler à aucune autre. Au contraire, je considère l'oppression des femmes comme un cas particulier du phénomène général de la domination - pas plus particulier qu'un autre cependant. Le but d'une lutte politique, c'est de permettre aux personnes l'exercice de la singularité. En revanche, le but d'une analyse scientifique de l'oppression, comme de tous les phénomènes, ce n'est pas de célébrer - ou de se lamenter sur - la singularité de chaque individu, que cet individu soit fleur, personne, événement historique ou mécanisme social, mais (comme je l'ai écrit dans l'Avant-propos) de le découper en morceaux (qu'il s'agisse de feuilles, de jambes, de molécules, d'institutions, de procédures, etc.), comparables aux morceaux d'autres individus (fleurs, animaux, cellules, systèmes sociaux ; toutes ces entités ainsi que les entités qui les composent sont, à un point ou à un autre de l'analyse, des individus). Sinon, chaque phénomène reste enfermé dans sa spécificité phénoménale. Pourquoi pas ? dira-t-on. Cela suffit à beaucoup de démarches, c'est peut-être indispensable à certaines, mais c'est incompatible avec l'idée d'une connaissance scientifique du monde. » Langues : Français ( fre) Langues originales : Français ( fre) Catégories : | Sciences humaines:Sociologie, anthropologie
| Mots-clés : | XXe genre féminisme | Note de contenu : | Préface. Critique de la raison naturelle
Le patriarcat : une oppression spécifique (1988), interview avec Louis Astre et Liliane Kandel
Libération des femmes ou droits corporatistes des mères ? (1991)
Un féminisme matérialiste est possible (1982)
Agriculture et travail domestique : la réponse de la bergère à Engels (1985)
L'état d'exception : la dérogation au droit commun comme fondement de la sphère privée (1995)
Le patriarcat, le féminisme et leurs intellectuelles (1981)
Penser le genre : problème et résistance (1991)
Égalité, équivalence et équité (1995)
Genre et classe en Europe (1996)
L'invention du French Feminism : une démarche essentielle (1996)
Les femmes et l'État (1984) |
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