Titre de série : | Églogues, Tome 1 | Titre : | Passage | Type de document : | texte imprimé | Auteurs et autres personnes : | Renaud Camus (1946-) , Auteur | Edition : | 1975 | Editeur : | Paris [France] : Flammarion | Année : | 1975 | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-08-060782-9 | Langues : | Français (fre) Langues originales : Français (fre) | Catégories : | Littérature: Du XXe Littérature: Nouvelle & formes brèves Littérature: Poésie
| Résumé : | Mais déjà il n’est plus temps. La saison d’opéra ouvre ce soir, à la Fenice. Il croit entendre le bruit d’un échange de balles. Mariage d’Ann et de Mark. On n’aperçoit que la végétation épaisse du parc, scandée par la balustrade d’un blanc éclatant. L’enfant qui jouait au cerceau est massacré au cours d’une reconnaissance. Je me tais. Les deux corps alors confondus, en tel présent de force instauré. Plusieurs coups de feu sont tirés. Elle laisse tomber le livre. Dehors, tout est calme. Les nuages se reflètent sur les façades de verre — Prétextes, assemblés là en vue d’un passage à travers un texte-machine, quelque mécanique déterminée et branlante, avec ses lois et ses fantasmes ?
Ce passage en train de se faire ? Ou bien son résultat ? N’importe. Car au yeux des paragraphes qui s’ajoutent, indifférents, aux paragraphes, ces trois états du texte ne sont jamais que lui-même, encore et déjà, à égalité, comme la table devant la fenêtre, la fenêtre ouverte et le versant escarpé sur lequel elle s’ouvre, dans la toile belge bien connue, sont taillés dans le même roc et peints de la même palette. |
Églogues, Tome 1. Passage [texte imprimé] / Renaud Camus (1946-)  , Auteur . - 1975 . - Paris (France) : Flammarion, 1975. ISBN : 978-2-08-060782-9 Langues : Français ( fre) Langues originales : Français ( fre) Catégories : | Littérature: Du XXe Littérature: Nouvelle & formes brèves Littérature: Poésie
| Résumé : | Mais déjà il n’est plus temps. La saison d’opéra ouvre ce soir, à la Fenice. Il croit entendre le bruit d’un échange de balles. Mariage d’Ann et de Mark. On n’aperçoit que la végétation épaisse du parc, scandée par la balustrade d’un blanc éclatant. L’enfant qui jouait au cerceau est massacré au cours d’une reconnaissance. Je me tais. Les deux corps alors confondus, en tel présent de force instauré. Plusieurs coups de feu sont tirés. Elle laisse tomber le livre. Dehors, tout est calme. Les nuages se reflètent sur les façades de verre — Prétextes, assemblés là en vue d’un passage à travers un texte-machine, quelque mécanique déterminée et branlante, avec ses lois et ses fantasmes ?
Ce passage en train de se faire ? Ou bien son résultat ? N’importe. Car au yeux des paragraphes qui s’ajoutent, indifférents, aux paragraphes, ces trois états du texte ne sont jamais que lui-même, encore et déjà, à égalité, comme la table devant la fenêtre, la fenêtre ouverte et le versant escarpé sur lequel elle s’ouvre, dans la toile belge bien connue, sont taillés dans le même roc et peints de la même palette. |
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